L’Europe reste à la traîne en matière de brevets quantiques
L’Europe risque d’être perdante dans la course aux brevets pour les nouvelles technologies quantiques, avertit un rapport du Consortium européen pour l’information quantique.
« Les entreprises européennes pourraient être menacées, même sur leur propre marché, si elles n’investissent pas dans les brevets », indique le rapport.
« Les positions dominantes des entreprises non européennes en matière de brevets peuvent constituer des obstacles pour les entreprises européennes qui souhaitent commercialiser leur technologie en Europe. Cela pourrait entraver les activités potentielles des entreprises européennes et étouffer l’innovation en Europe ».
Le rapport examine les brevets déposés au niveau mondial jusqu’au milieu de l’année 2024, par rapport aux années précédentes, auprès des entreprises et des RTO (organismes de recherche et de technologie).
En effet, l’Europe a connu la plus forte croissance en matière de brevets en 2024, avec une hausse de 33 %, bien qu’elle parte de plus bas que la Chine et les États-Unis, qui sont en tête en termes de nombre total de demandes de brevets déposées dans les domaines de l’informatique quantique, de la communication et de la détection.
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Les États-Unis occupent la première place dans le domaine de l’informatique quantique, en grande partie grâce à la domination d’IBM (600), et la Chine occupe la première place dans le domaine de la communication quantique, bien que très peu d’inventions brevetées d’origine chinoise soient étendues en dehors de la région.
L’Europe est classée troisième dans les trois segments, bien qu’elle soit plus équilibrée dans les trois domaines.
« Pour les entreprises européennes et les RTO, la situation concernant le nombre de brevets européens et de demandes de brevets déposées auprès de l’OEB reste difficile, bien qu’une très forte croissance puisse être observée pour les activités liées aux brevets dans le domaine de la technologie quantique de la part des entreprises européennes et des RTO », a déclaré l’OEB.
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L’Europe occupe même la deuxième place sur son propre marché, avec 31 % des brevets et demandes de brevets européens liés à la technologie quantique provenant d’entreprises ou d’organismes de recherche et de développement européens, tandis que les États-Unis occupent la première place avec 46 % des brevets et demandes de brevets européens déposés auprès de l’Office européen des brevets.
Pour parvenir à une autonomie stratégique et à un leadership dans le domaine des technologies quantiques en Europe, les entreprises et les RTO européens doivent poursuivre et amplifier leurs efforts en matière de brevets, indique le rapport.
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Le consortium recommande aux États européens et à l’UE d’investir davantage au profit des institutions universitaires, des entreprises et des jeunes pousses européennes et/ou de l’UE afin de disposer d’un portefeuille de propriété intellectuelle, en particulier de brevets, comparable à celui des États-Unis et de la Chine.
Brevets quantiques mondiaux par organisation
Les possibilités de financement devraient promouvoir un programme ambitieux en matière de propriété intellectuelle afin de stimuler le dépôt de brevets liés à la technologie quantique auprès de l’OEB ou des offices nationaux européens.
Cela nécessitera également une assistance technique en matière de brevets de la part des États européens ou de l’UE pour les PME et les jeunes pousses européennes dans le domaine de la technologie quantique.
Dans le domaine de l’informatique quantique, les principaux déposants de brevets sont Ionq (US), D Wave (CA), Rigetti (US), Quantinuum (US-GB), Origin Quantum Computing (CN), IQM (Finlande), PSI Quantum (US), QB information Technologies (CA) et Zappata Computing (US).
Ionq étend son influence à d’autres secteurs avec l’acquisition de la start-up Qubitekk, spécialisée dans les réseaux quantiques, qui détient d’importants brevets.
Si l’on considère les entreprises européennes, IQM, Bosch, ID Quantique, BT, Atos et Thales sont en tête en termes de nombre de familles de brevets. Si l’on considère les RTO d’Europe, le CNRS français (Centre national de la recherche scientifique) et le CEA français (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) sont en tête en termes de nombre de familles de brevets.
Dans le domaine de la communication quantique, BT, Deutsche Telekom, Arqit, ID Quantique, Nokia, QBITEKK et Thales ont des portefeuilles solides, tandis que dans le domaine de la détection quantique, Bosch, Thales et Quantum Technologies sont en tête.
A-Portrait-of-The-Global-Patent-Landscape-in-Quantum-Technologies-2025; www.euroquic.org
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