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Baisse des ventes de composants allemands au deuxième trimestre de 2024

Baisse des ventes de composants allemands au deuxième trimestre de 2024

Actualités économiques |
Par NicolasFeste



Les ventes et les stocks des dernières années sont actuellement reflétés à l’envers dans les livres des distributeurs de composants allemands. Après -28 % au premier trimestre 2024, le chiffre d’affaires des membres de la FBDi a chuté de 38 % en glissement annuel pour atteindre un peu moins de 890 millions d’euros au deuxième trimestre 2024, le niveau le plus bas depuis mi-2021.

Les commandes entrantes ont également été décevantes : à 628 millions d’euros (-28 %), les nouvelles commandes étaient à l’extrémité inférieure des attentes. Un retournement de situation n’est donc pas en vue, bien que le ratio book-to-bill ait légèrement augmenté à 0,71 (en raison de ventes faibles).

Les semi-conducteurs restent particulièrement critiques. Les ventes de semi-conducteurs ont chuté de 44 % pour atteindre 565 millions d’euros, les commandes entrantes ont atteint 365 millions d’euros, soit -27 % par rapport au même trimestre de l’année dernière, mais une légère augmentation séquentielle de 6 % par rapport au T1/24. Les composants passifs ont fait légèrement mieux, avec des ventes au T2 en baisse de “seulement” 31 % à 125 millions d’euros. L’électromécanique a relativement bien performé avec une baisse de 19 % à 130 millions d’euros.

La situation des commandes dans les deux segments était légèrement meilleure mais ne montrait aucun signe de stabilisation. D’autres composants tels que les capteurs, les écrans, les alimentations et les assemblages ont suivi la tendance générale. La répartition des ventes entre les différentes technologies de composants s’est déplacée au détriment des semi-conducteurs, qui ne représentent plus que 63 % du total.

Le PDG de la FBDi, Georg Steinberger : « 2024 s’avère difficile, comme prévu. Comme l’a dit mon collègue du conseil d’administration Tom Gerhardt il y a quelques mois, ‘après la pause des réservations vient la pause de la facturation’. Les commandes restent à un niveau bas et montrent peu d’élan pour la croissance. Notre impression positive du printemps s’est quelque peu estompée. La visibilité dans la chaîne d’approvisionnement jusqu’au client final est pire qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Et par rapport à d’autres pays, l’Allemagne ne semble pas seulement avoir un problème de stock. »

Commentant la situation, Steinberger déclare : « L’Allemagne est très dépendante de l’électronique automobile et industrielle, et l’électronique industrielle est également affectée par le sort de la production automobile en Allemagne. Nous estimons que le marché dans son ensemble repose à environ 50 % sur l’automobile. Et c’est précisément là que les choses vont mal en ce moment, que ce soit la stratégie de mobilité électrique bâclée ou la faiblesse des exportations de véhicules à carburant fossile. Couplé à l’incertitude des clients finaux en raison de la situation politique et économique, on ne peut pas s’attendre à grand-chose de bon à court terme. Cependant, les plans pour la transformation numérique et énergétique qui pourraient faire avancer notre marché sont depuis longtemps sur la table. Et il y a aussi des signes positifs, par exemple dans la production d’énergie renouvelable. »

Néanmoins, la FBDi reste optimiste : « L’industrie allemande a peu à rapporter dans le battage médiatique actuel sur l’intelligence artificielle, donc je m’attends à peu d’élan pour le secteur des composants. Mais nous n’avons en aucun cas renoncé à la reconstruction de l’industrie énergétique européenne et à la transition vers une société tout électrique. Nous sommes convaincus que cela peut être réalisé avec des innovations européennes, pas seulement chinoises. Peut-être que la société allemande ne devrait pas se perdre dans une polarisation politique inutile et se concentrer plutôt sur ce qui a autrefois fait la grandeur de l’économie allemande : les idées et les compétences en ingénierie. La FBDi s’est fixée pour objectif de promouvoir de plus en plus les développements des think tanks et des universités allemandes qui pourraient être adaptés au marché de masse. »

Fachverband der Bauelemente Distribution e.V.

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