Les US et l’EU en confrontation sur l’industrie des semiconducteurs?
gtag(‘js’, new Date()); gtag(‘config’, ‘UA-160857065-1’);
L’industrie américaine des semiconducteurs a publié une lettre appelant le nouveau président Joe Biden à la soutenir, la plaçant ainsi sur une trajectoire de collision avec les plans de l’Union européenne visant à protéger les puces en tant que chaîne d’approvisionnement critique.
«Les semi-conducteurs alimentent les progrès technologiques essentiels dans les domaines de la santé, des communications, de l’énergie propre, de l’informatique, des transports et d’innombrables autres secteurs, et les technologies basées sur les semiconducteurs nous ont aidés à rester productifs et connectés pendant la pandémie», a déclaré John Neuffer, président et CEO de la Semiconductor.Industry Association (SIA) qui a coordonné la lettre.
«En investissant résolument dans des incitations à la fabrication de semiconducteurs et dans des initiatives de recherche nationales, le président Biden et le Congrès peuvent revigorer l’économie américaine et la création d’emplois, renforcer la sécurité nationale et les chaînes d’approvisionnement en semiconducteurs, et garantir que les États-Unis restent leader dans les technologies de pointe d’aujourd’hui et demain », dit-il.
Le SIA indique que la part de la capacité mondiale de fabrication de semiconducteurs aux États-Unis est passée de 37% en 1990 à 12% aujourd’hui. Cette baisse est en grande partie due aux subventions substantielles offertes par les gouvernements des concurrents mondiaux, qui ont placé les États-Unis dans une position concurrentielle désavantageuse pour attirer de nouvelles constructions d’usines, dit Neuffler. Les investissements fédéraux américains dans la recherche sur les semiconducteurs n’augmentent pas, tandis que d’autres gouvernements ont investi substantiellement dans des initiatives de recherche pour renforcer leurs propres capacités de semiconducteurs, dit-il. Cela fait suite aux annonces de TSMC concernant une fabrique de 5 nm à Phoenix, en Arizona et une usine de 3 nm de Samsung à Austin, au Texas.
Un rapport de l’influent cabinet de conseil allemand Roland Berger publié hier appelle à une collaboration accrue avec des entreprises partenaires pour construire des usines en Europe et souligne l’importance de la technologie de ARM. Dans le même temps, Qualcomm s’est opposé auprès des autorités de régulation au Royaume-Uni, en Europe, en Chine et aux États-Unis à l’acquisition d’ARM par son rival Nvidia.
Lors d’un discours prononcé le 11 février 2021, le commissaire européen Thierry Breton s’est montré agressif en repoussant les plans américains. «Depuis quand parler de politique industrielle équivaut-il au protectionnisme?» a t-il dit. «Nous devons apporter plus de sérieux et de contexte à de telles critiques. En fin de compte, c’est à nous de décider de notre politique industrielle. «
à suivre: les semiconducteurs clé vont être annoncés
«Allons-nous rester de simples spectateurs et être la variable d’ajustement des grands équilibres géostratégiques et économiques à l’œuvre, ou voulons-nous rééquilibrer le pouvoir? Mon choix est clair. Il s’agit de mettre fin à l’ère de la naïveté: prenons notre destin en main », dit-il.
Dans le prolongement du plan pour les semiconducteurs de 145 milliards de dollars annoncé en décembre et du plan spatial de 13 milliards d’euros le mois dernier, l’UE examine les domaines technologiques clés qu’elle doit renforcer et protéger.
«Notre ambition industrielle ne remet en aucun cas en cause ni la libre concurrence, ni notre ouverture sur le monde», a déclaré Breton. «Cela suppose de réduire notre dépendance à une large gamme de produits tels que le lithium pour nos batteries ou les semiconducteurs pour l’industrie automobile. Cela ne signifie pas de tout produire en Europe, mais plutôt diversifier nos sources d’approvisionnement et créer notre propre capacité européenne dans des domaines stratégiques », a-t-il déclaré.
«Cela signifie également maîtriser les technologies clés de la nouvelle économie industrielle des données: de la 5G (et bientôt 6G), au cloud et à la technologie Edge, en passant par les processeurs et les supercalculateurs. Sans ces briques technologiques, il n’y aura ni souveraineté numérique ni transformation numérique de nos systèmes industriels. »
«L’une des principales leçons que nous pouvons tirer de cette crise est que nous avons tous pris conscience de certaines de nos dépendances, à la fois technologiques et industrielles», a-t-il déclaré. «Cela était évident sur la question de certaines matières premières essentielles pour les batteries. Prenez l’Alliance européenne des batteries. En trois ans, elle a permis de financer plus de 100 milliards d’euros de projets tout au long de la chaîne de valeur.
Mais il faut maintenant plus de centralisation. «De nombreux projets industriels sont aujourd’hui fragmentés et dispersés dans toute l’Europe. Mais, il ne devrait plus y avoir le moindre doute: le bon niveau pour les projets industriels est le niveau européen », a-t-il déclaré.
L’UE envisage de publier une liste de technologies qu’elle considère comme essentielles pour la chaîne d’approvisionnement de l’Europe. «Dans le plan d’action sur les synergies entre l’espace, la défense et le civil que je présenterai la semaine prochaine, nous proposerons une liste de technologies critiques que nous suivrons régulièrement pour permettre à l’Europe de gravir les échelons», a-t-il déclaré.
Tout cela est loin du document de l’UE sur les aides d’État de juin 2020, et laisse entrevoir la perspective d’une répétition de la bataille des subventions entre Boeing et Airbus.
Lire aussi:
Globalfoundries va plus que doubler sa capacité à Dresde
L’industrie électronique grignote l’industrie automobile
L’automobile un tremplin pour ST pour atteindre les $12bn
Renesas débourse $6 milliards pour racheter Dialog
NXP, Infineon, TI et Renesas cibles potentielles de Samsung
Related articles
- EUROPE’S SEMICONDUCTOR CHALLENGE
- TOP FIVE CHIP MAKERS DOMINATE GLOBAL WAFER CAPACITY
- GLOBALFOUNDRIES PLANS TO BOOST PRODUCTION
- SAMSUNG TO BUILD 3nm US FAB
- INTEL OUTSOURCES CORE i3 TO TSMC’S 5nm PROCESS