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La montre à quartz a cinquante ans !

La montre à quartz a cinquante ans !

Par Alain Dieul



« Beta 1 » et « Beta 2 ». C’est le nom de code des premières montres-bracelets électroniques à quartz présentées discrètement en 1967 au concours annuel de précision de la Société Suisse de Chronométrie. Déclinés en plusieurs modèles, ces prototypes développés à Neuchâtel font sensation quelques mois plus tard. Leur extrême précision leur permet de rafler les dix premières places de la compétition qui oppose garde-temps suisses et japonais. Les montres présentées par Seiko, également à quartz, doivent se contenter des places de consolation.

Une équation à trois inconnues : précision, miniaturisation et basse consommation

Habitués à pianoter sur notre smartphone, il nous est difficile aujourd’hui de mesurer l’exploit accompli par les ingénieurs et les scientifiques du CEH qui, fusionné avec deux autres entités, deviendra en 1984 le CSEM (Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique). Dans les années soixante, la microélectronique vit ses balbutiements. Créer une montre électronique se démarquant par sa précision représente un véritable défi : si des horloges à quartz de grande dimension existent déjà, leur consommation est bien trop élevée par rapport à la taille de la montre-bracelet et aux capacités des piles de l’époque.

Naissance d’un savoir-faire crucial

Il faut cinq ans de travaux au CEH pour mettre au point l’innovation qui va changer le visage de l’horlogerie, avec en guise de point d’orgue les résultats du concours officialisés en 1968. Le virage mal négocié du quartz en Suisse n’empêche pas ces ingénieurs et ces scientifiques de continuer à multiplier les innovations dans leur domaine. Ils vont donner naissance à un tissu et une culture uniques de l’électronique miniaturisée dans la région de Neuchâtel. C’est d’ailleurs une montre à quartz, la Swatch, qui permettra quinze ans plus tard le renouveau de l’horlogerie suisse.

Une technologie omniprésente dans notre quotidien

Gardien de cet héritage, le CSEM a célèbré hier à Neuchâtel les 50 ans des premières montres à quartz. Après une intervention de Daniel Borel, fondateur de Logitech, une table ronde animée a réuni des grands noms de la microélectronique pour débattre des défis à relever dans ce domaine qui représente la clé de voûte des mutations technologiques en cours. Les composants et dispositifs microélectroniques couplés à l’intelligence artificielle sont en effet à l’origine de l’avènement de la révolution numérique actuelle. La Suisse, à l’instar du CSEM, continue à faire partie des acteurs de pointe de ces technologies.

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