Récupération d’hydrogène à partir d’ammoniac
Kevin Turani-I-Belloto a développé une méthode peu coûteuse pour décomposer l’ammoniac afin de produire de l’hydrogène – Rapport de l’EPFL :
L’hydrogène est tout aussi prometteur pour le stockage de l’énergie excédentaire provenant des énergies renouvelables que pour son utilisation en tant que carburant. C’est la plus petite molécule de l’univers et elle peut s’échapper par le moindre trou. En raison de sa très faible densité, il doit être stocké à une pression de 350 ou 700 bars – selon la norme – pour une utilisation sous forme gazeuse, ou à une température de -252°C pour une utilisation sous forme liquide. Il en ressort que les réseaux de distribution d’hydrogène restent rares et donc coûteux. Les exploitants de navires et d’avions – véhicules pour lesquels les batteries électriques ne sont pas encore viables – misent sur l’hydrogène ou les carburants synthétiques fabriqués à partir de l’hydrogène, bien que la production de ces composés ne soit pas très efficace sur le plan énergétique.
C’est là qu’intervient la nouvelle méthode de Turani-I-Belloto. Il propose d’utiliser l’ammoniac pour transporter l’hydrogène. « Aujourd’hui, la moitié de l’hydrogène produit sert à fabriquer de l’ammoniac, qui est ensuite utilisé comme principal ingrédient des engrais », explique-t-il. L’ammoniac est un gaz incolore mais non inodore, ce qui signifie que les fuites peuvent être détectées assez facilement. Il peut être liquéfié à une pression relativement faible (8,5 bars) et à une température raisonnable (-33°C), ce qui en fait un bon candidat pour le transport. L’ammoniac liquide a également une densité énergétique plus élevée que l’hydrogène liquide. « De plus, les réseaux de distribution de l’ammoniac sont déjà bien développés dans le monde entier », précise M. Turani-I-Belloto. « D’où mon idée de l’utiliser pour transporter de l’hydrogène.
« Ce que je veux faire, c’est exploiter les avantages de chaque gaz : l’ammoniac pour les transports et l’hydrogène pour l’énergie, en le produisant à partir de l’ammoniac là où il est nécessaire », explique M. Turani-I-Belloto. « Cela permettra de répondre à la demande d’énergie propre, à la fois pour les véhicules de transport et pour toute une série d’autres industries. La transformation de l’ammoniac en hydrogène nécessite l’utilisation d’un catalyseur. « Il existe des agents catalyseurs, mais ils ne sont pas assez efficaces ou ils sont trop chers, comme le ruthénium, un métal extrêmement rare. Mon système permet d’obtenir des rendements élevés, d’utiliser des matières premières abondantes et de réduire le coût du catalyseur par un facteur de plus de 200 ».
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