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Les énormes risques cachés des PCB « bon marché »

Les énormes risques cachés des PCB « bon marché »

Actualités économiques |
Par C.J. Abate, A Delapalisse



Dans le monde de la conception et du prototypage électroniques, de nombreux ingénieurs ont du mal à ignorer l’attrait des circuits imprimés ultra-économiques de certains fournisseurs asiatiques. Des offres telles que « PCB pour 5 euros » ou même des cartes « gratuites » inondent nos écrans – mais Dirk Stans (associé directeur d’Eurocircuits et président de la FHI, Fédération des branches technologiques des Pays-Bas), dans un article récent qui incite à la réflexion,« Smart, Cunning, and Extremely Dangerous« , nous exhorte à regarder au-delà des publicités et à reconnaître ce qui est vraiment en jeu – nos données et notre propriété intellectuelle.

M. Stans présente des arguments convaincants : ces prix ne sont pas seulement durablement bas, ils sont conçus pour collecter des données. En traitant des milliers de dossiers de conception européens chaque semaine, ces fournisseurs recueillent discrètement des informations approfondies sur les technologies les plus innovantes et les composants les plus populaires en Europe, et identifient même les meilleurs concepteurs et talents.

« Ces données n’ont pas seulement une valeur commerciale », explique M. Stans dans son article. « Entre de mauvaises mains, elles pourraient permettre à des concurrents de copier directement ou de saper l’innovation européenne. Ils reçoivent en fait un plan détaillé de notre avenir ».

Son argumentation est étayée par des recherches crédibles, notamment une étude de l’institut allemand BSI, qui montre que les données relatives à l’agencement des circuits imprimés peuvent à elles seules révéler des éléments de propriété intellectuelle importants. Si l’on ajoute à cela toutes les nomenclatures et les données d’assemblage, l’ingénieur remet un plan de l’architecture fondamentale de son application.

Pourquoi est-ce important ? Parce qu’il ne s’agit pas seulement de la perte d’un dessin ou d’un modèle. Il s’agit de saper l’ensemble du processus d’innovation de l’Europe. M. Stans met également en évidence une vulnérabilité négligée : Les universités et les étudiants européens, attirés par des outils et des composants gratuits, donnent involontairement aux fournisseurs étrangers un aperçu précoce de la prochaine génération d’ingénieurs européens.

Dirk Stans, Eurocircuits

Dirk Stans (associé directeur, Eurocircuits, et président, FHI, Fédération des branches technologiques)

L’appel à l’action de M. Stans est clair et urgent. Il propose une politique d' »origine européenne d’abord », en particulier pour les institutions et les projets financés par des fonds publics. Son message résonne fortement à une époque où la protection de la propriété intellectuelle, l’intégrité de la chaîne d’approvisionnement et la souveraineté économique devraient être des priorités absolues.

« Il est grand temps que les établissements d’enseignement, les chefs d’entreprise et, surtout, nos décideurs politiques reconnaissent la nécessité urgente de prendre des mesures pour protéger notre avantage technologique, nos connaissances et nos talents », affirme M. Stans.

Nous pensons que l’article de Stans est une lecture essentielle pour tout ingénieur, éducateur et décideur politique dans le secteur de l’électronique en Europe. Son point de vue n’est pas seulement opportun, il est aussi d’une importance capitale pour quiconque se préoccupe de l’avenir de notre industrie. Prenez le temps de lire l’article dans son intégralité et faites-nous part de vos commentaires par courrier électronique. Vos réflexions, vos questions et vos idées sont les bienvenues.

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